Comment combattre le stress ?

Qu’est-ce que le stress ?

Le stress peut être décrit comme une situation de surcharge ou de pression qui affecte une personne et qui dépend à la fois des exigences de la situation et des ressources de la personne pour y faire face.

Il s’agit d’une sensation de tension physique ou émotionnelle qui survient automatiquement et naturellement en réponse à des situations ou à des pensées que nous trouvons menaçantes, frustrantes ou difficiles.

Un niveau modéré de stress est normal, car l’être humain doit être capable de s’adapter à de multiples situations. Par exemple, face à une situation dangereuse, il est bon pour une personne d’être alerte afin de pouvoir réagir de manière appropriée. Cependant, au cours de ce processus d’adaptation, il peut arriver que la personne ne dispose pas des ressources suffisantes pour résoudre le défi auquel elle est confrontée, et que la situation la dépasse, générant des niveaux de stress trop élevés qui peuvent entraîner différents symptômes ou conséquences néfastes.

Qui est concerné ?

Malheureusement, le modèle actuel d’organisation sociale, professionnelle et économique fait du stress chronique un problème très courant. En effet, 9 Français sur 10 estiment qu’ils souffrent régulièrement de stress dans leur vie quotidienne, selon un sondage OpinionWay menée en Octobre 2017.

En outre, selon les données fournies par la société espagnole pour l’étude de l’anxiété et du stress (SEAS), un patient sur trois qui consulte son médecin généraliste en Espagne présente des symptômes dérivés du stress.

Quels types de stress existe-t-il ?

Il existe deux types de stress différents :

  • Aiguë : c’est celle qui survient à court terme et qui disparaît rapidement. Elle intervient, par exemple, dans des situations d’urgence ou dangereuses qui nécessitent une réaction rapide, comme le freinage de la voiture en cas de risque d’accident.
    Chronique : si le stress aigu se prolonge dans le temps, le stress diminue en intensité, mais ne disparaît pas. C’est ce qu’on appelle le stress chronique, qui peut entraîner de graves problèmes de santé.
    Cependant, le stress ne doit pas toujours être négatif. Selon les sensations et les émotions qu’elle suscite, elle peut être de deux types :
  • Détresse : produit une réponse négative et survient généralement lorsque la personne interprète qu’elle ne sera pas en mesure de surmonter la menace, ce qui entraîne une augmentation des niveaux d’irritabilité et d’anxiété.
    Eustress : provoque une réaction positive et un sentiment de joie et de bien-être. Elle se produit lorsque la personne pense que la situation à laquelle elle est confrontée va jouer en sa faveur ou qu’elle a atteint son objectif.

Qu’est-ce qui peut causer le stress ?

Les stresseurs sont définis comme des stimuli, des conditions ou des situations qui génèrent du stress et, en fonction de l’impact qu’ils ont sur la personne, ils peuvent être classés, selon le ministère de la santé, comme suit :

  • Les facteurs de stress chroniques mineurs : par exemple, le bruit des travaux de construction près de chez nous, les embouteillages ou les températures extrêmes au travail.
  • Les événements de vie mineurs : il s’agit de problèmes quotidiens qui perturbent la vie de tous les jours et produisent des émotions négatives. Par exemple, un accident de voiture ou la grippe d’un enfant, vous obligeant à trouver d’urgence un aidant ou à vous absenter du travail.
  • Les événements stressants majeurs de la vie : il s’agit de situations qui entraînent des changements importants dans notre vie, comme la perte d’un être cher, un divorce ou une expulsion.
  • Stress traumatique : comprend les situations dans lesquelles la survie de l’individu ou des personnes qui l’entourent est menacée. Par exemple, une catastrophe naturelle, une guerre ou une épidémie.

Quels sont les problèmes de santé qu’il peut déclencher ?

Le stress à long terme peut accélérer la progression des maladies chroniques et déclencher de nombreuses maladies physiques et troubles mentaux :

Altérations physiques et pathologies :

  • Système immunitaire : l’hyperactivation réduit la compétence immunitaire de l’organisme, ce qui augmente le risque d’infections (grippe, herpès, etc.) ou d’allergies. Elle peut également conduire à une évolution plus défavorable des maladies immunologiques telles que le cancer.
  • Troubles digestifs et gastro-intestinaux : le système digestif cesse de fonctionner régulièrement, de sorte que de nombreuses fonctions qu’il assure ralentissent ou s’arrêtent. Douleurs d’estomac, diarrhées, gaz, constipation, acidité, digestion lourde, vomissements… À long terme, la probabilité de développer des maladies telles que la colite ulcéreuse, le syndrome du côlon irritable ou l’ulcère gastrique est plus grande.
  • Système cardiovasculaire : le stress est un facteur de risque direct de maladie coronarienne, car il augmente le rythme cardiaque et la pression sanguine et accélère le rétrécissement des artères en raison de l’accumulation dans le sang de substances telles que le cholestérol. Il encourage également des habitudes malsaines, telles qu’une consommation accrue d’alcool et de tabac et une diminution de l’exercice physique, ainsi qu’une alimentation malsaine.
  • Système endocrinien : le stress augmente le taux de sucre dans le sang, ce qui accroît la probabilité de surpoids et d’obésité, facteurs de risque du diabète.
  • Système respiratoire : l’augmentation du rythme respiratoire sur une période prolongée peut entraîner des épisodes d’hyperventilation et/ou d’essoufflement.
  • Système reproducteur et sexualité : tels que des irrégularités menstruelles, une probabilité accrue de fausse couche, une fertilité réduite, une réduction ou une disparition du désir sexuel, un dysfonctionnement érectile, etc.
  • Problèmes dermatologiques : l’organisme ne régule pas correctement l’hydratation de l’épiderme et la sécheresse favorise l’apparition de dermatites ou la chute des cheveux. D’autres problèmes de peau courants sont l’eczéma ou l’acné, et un risque accru de poussées de psoriasis chez les personnes qui souffrent de cette maladie.

Troubles psychologiques et mentaux :

  • Troubles anxieux : les termes anxiété et stress ne sont pas synonymes, mais le stress peut déclencher une réaction d’anxiété, c’est-à-dire une émotion désagréable qui survient face à cette menace, en raison de la possibilité d’une issue négative. L’anxiété n’est pas entièrement négative et a aussi une fonction, celle d’une réaction émotionnelle qui alerte le corps et l’incite à activer ses mécanismes de défense face à un conflit. Elle devient un problème de santé si elle est excessive ou disproportionnée et commence à altérer l’état psychophysiologique, le bien-être, le comportement et la vie quotidienne de la personne. Dans ce cas, ces troubles peuvent survenir :
  • L’anxiété généralisée : des symptômes d’anxiété très intenses apparaissent sans cause réelle qui les provoque et sans contrôle de la part de la personne affectée.
  • Attaque de panique : une peur intense apparaît soudainement accompagnée d’un sentiment de perte de contrôle dû à une augmentation soudaine des symptômes tels que des douleurs thoraciques, la peur de mourir, des vertiges, des tremblements, l’essoufflement…
  • La phobie : la panique intense et angoissante ressentie face à certaines circonstances ou stimuli.
  • Trouble obsessionnel-compulsif : idées ou pensées intrusives ou obsessionnelles que la personne ne peut contrôler. Ils provoquent une forte angoisse que la personne tente de neutraliser par des comportements répétitifs, qui deviennent des rituels.
  • Le stress post-traumatique : il survient lorsqu’une situation traumatique dans laquelle la personne a subi ou a pu subir un préjudice physique ou psychologique extrême altère sa vie personnelle et professionnelle.
  • Troubles de l’humeur : les épisodes de stress prolongé déclenchent souvent des troubles tels que la dépression, qui se caractérise par des sentiments persistants de tristesse, d’anxiété, de vide, de désespoir, de pessimisme, de culpabilité, d’irritabilité et d’agitation. En outre, la dépression réduit la résilience au stress, de sorte que les deux conditions se potentialisent mutuellement. Les autres troubles mentaux associés à des niveaux élevés d’anxiété et de stress sont : les troubles alimentaires – anorexie, boulimie -, les troubles bipolaires, l’hypocondrie ou les comportements nocifs – consommation d’alcool ou dépendance au tabac ou aux anxiolytiques.
  • Les troubles psychophysiologiques : les émotions négatives sont somatisées et les altérations physiques vues précédemment sont subies sans cause claire ou définie : problèmes musculaires, fatigue, maux de tête, hypertension, eczéma….

Comment traiter le stress ?

Il est possible de gérer le stress de manière appropriée afin de réduire et d’atténuer son impact sur notre santé. Comment ? D’une part, en agissant sur sa cause, et d’autre part, en augmentant notre résistance à celui-ci, grâce à des outils qui nous aident à accepter ces circonstances et à améliorer notre comportement face à elles, et avec l’incorporation d’habitudes de vie saines.

Le traitement psychologique, qui peut être abordé d’un point de vue corporel, cognitif et comportemental :

  • Techniques corporelles de réduction de l’activité physiologique : il est possible d’apprendre à réduire la suractivation de l’organisme en contrôlant ses propres réactions corporelles. Pour cela, on utilise des techniques telles que la relaxation musculaire progressive, le contrôle de la respiration, la relaxation par les sons ou l’imagination.
  • Techniques cognitives : elles consistent à modifier les pensées, à remplacer les pensées négatives et exagérées par des pensées plus positives et réalistes.
  • Les techniques comportementales : leur objectif est de modifier le comportement de la personne concernée, afin qu’elle apprenne à comprendre les situations stressantes.
  • Mesures hygiéno-diététiques : telles qu’une alimentation variée et équilibrée, la prise de temps pour les relations sociales et le repos, et l’exercice physique.
  • Traitement pharmacologique : il consiste en la prescription de médicaments tels que des anxiolytiques – qui éliminent l’anxiété -, des antidépresseurs – qui tentent de supprimer les symptômes physiques et mentaux causés par le stress -, ou des somnifères – qui facilitent la conciliation du sommeil et du repos -.

Les techniques d’autogestion du stress :

  • Relaxation : permet la désactivation physiologique de l’organisme, tout en activant les zones du cerveau liées à l’attention et à la résistance au stress.
  • Méditation et pleine conscience : il a été démontré que la méditation régulière réduit le cortisol et l’activité du système nerveux sympathique.
  • Yoga, tai chi et pilates : aident à rétablir et à maintenir l’équilibre physique et psychologique.
  • Musicothérapie : la musique peut également être un outil pour faire face aux situations stressantes. Il est préférable d’utiliser un rythme lent et tranquille, sans tonalités aiguës et sans évoquer de souvenirs négatifs.

Dix conseils pour maîtriser le stress

Nous vous résumons dix conseils qui vous aideront à mieux faire face aux difficultés de la vie quotidienne :

  1. Faire face aux situations difficiles
    Au lieu de les remettre à plus tard ou de les éviter, traitez-les. Ils cesseront de vous angoisser une fois qu’ils auront été identifiés et résolus.
  2. Formez-vous à la résolution de problèmes.
    Apprenez à les analyser de manière logique : définissez le problème, dressez une liste des solutions possibles et une liste des avantages et inconvénients de chacune d’elles. Évaluez ces avantages et ces inconvénients et choisissez l’alternative la plus bénéfique ou la moins nocive.
  3. Organisez bien votre temps.
    Planifiez bien votre emploi du temps quotidien, sans le surcharger d’activités, et gérez les imprévus avec souplesse. En cas de manque de temps, sélectionnez les tâches les plus importantes en fonction des priorités et, si nécessaire, déléguez. Et si la pression est encore trop forte, apprenez à dire « non ».
  4. Vous méritez une pause.
    Allouez un espace quotidien aux loisirs et aux relations personnelles, afin d’avoir le temps de vous reposer et d’être avec votre famille, mais aussi de pratiquer vos hobbies ou de sortir avec vos amis. Le week-end, faites une pause, et prenez des vacances de temps en temps.
  5. Apprenez des techniques de maîtrise de soi.
    La pratique régulière d’activités telles que la relaxation, la méditation, la pleine conscience ou le yoga vous aidera à neutraliser l’activation physiologique du corps qui produit le stress et vous permettra de mieux contrôler vos émotions.
  6. Encourager et soutenir les relations personnelles et sociales.
    Lorsque vous sentez que vous ne savez pas comment résoudre un problème, demandez de l’aide ou des conseils aux personnes en qui vous avez le plus confiance. Proposez-leur également votre soutien : aider les autres améliore votre propre humeur et réduit l’impact du stress.
  7. Surveillez votre alimentation.
    Adoptez une alimentation saine, variée et équilibrée, comprenant beaucoup de fruits et de légumes. Gardez des horaires réguliers et prenez le temps de manger calmement. Évitez les boissons caféinées ou alcoolisées ou, si vous en consommez, faites-le avec modération.
  8. Faites du sport de manière régulière.
    L’exercice physique réduit l’intensité du stress et permet de faire durer les épisodes moins longtemps, tout en favorisant un sentiment de bien-être, pour autant qu’il ne soit pas pratiqué par obligation. Il est recommandé de pratiquer deux heures et demie par semaine une activité aérobique telle que la course à pied, le vélo ou la natation, toujours en fonction de vos capacités.
  9. Ne soustrayez pas les heures de sommeil.
    Reposé, vous ferez mieux face à tout conflit ou situation menaçante. Essayez donc de vous coucher à la même heure tous les soirs et de vous reposer sept à huit heures par nuit.
  10. Demandez l’aide d’un professionnel si nécessaire.
    Si vous n’arrivez toujours pas à gérer votre stress, demandez l’aide d’un professionnel. Votre médecin généraliste peut vous aider à identifier le problème et vous orienter vers un spécialiste ou un thérapeute. Ils vous apprendront à modifier vos pensées et vos émotions et à développer des comportements qui vous aideront à faire face aux problèmes avec une attitude plus positive.