Tout savoir sur la sciatique, les causes et comment la soigner

Qui n’a pas déjà entendu quelqu’un de son entourage se plaindre de son dos et de sa sciatique ? Le mal de dos touche près d’un dixième de la population mondiale ! Et ce, d’après une étude menée en 2014 par des chercheurs américains et australiens (publiée dans les Annales des maladies rhumatismales, groupe du British Medical Journal) qui ont compulsé les statistiques de 187 pays. Cela révèle à quel point le mal de dos est fréquent.

Mais sciatique et mal de dos est-ce la même chose ? De quoi parle-t-on quand on parle de sciatique ? Quelles en sont les causes ? Comment la soigner ?

La sciatique, c’est quoi ?

C’est en fait un abus de langage, on devrait dire « le sciatique » car il s’agit d’un nerf ; le nerf sciatique. En fait, quand on parle de sciatique, on parle de douleur liée au nerf sciatique. Le terme médical pour la sciatique est la sciatalgie.

Le nerf sciatique est un des multiples nerfs que le corps humain possède. Ces nerfs permettent la communication entre le cerveau et le reste du corps. Ils sont dans la continuité de la moelle épinière située dans notre colonne vertébrale. Le nerf sciatique est formé des racines nerveuses qui sortent dans la partie la plus basse de la colonne vertébrale, au niveau des dernières vertèbres lombaires et du sacrum. C’est le plus gros nerf de l’organisme.

Le nerf sciatique est formé des racines nerveuses qui sortent dans la partie la plus basse de la colonne vertébrale.

La sciatalgie fait partie des névralgies, ou douleurs nerveuses, comme la cruralgie (pour le nerf crural), névralgie cervico-brachiale (pour les nerfs du membre supérieur)… C’est une compression du nerf sciatique qui provoque la douleur le long de celui-ci. En effet, lorsqu’un nerf est comprimé, une douleur se manifeste sur la totalité de son trajet ou sur une partie seulement.

Quels sont les symptômes de la crise de sciatique ?

Le nerf sciatique renvoie la sensibilité et contracte certains muscles du membre inférieur. Ainsi les symptômes peuvent être sensitifs, moteurs ou les deux à la fois. Par « sensitif », on entend la sensibilité ; la douleur en fait partie, mais les fourmillements ou la sensibilité superficielle aussi.

La douleur (ou fourmillements) liée à la compression du sciatique, lorsqu’elle est présente, est caractéristique :

  • Elle se situe au niveau de la fesse, puis peut descendre derrière la cuisse, jusqu’au niveau de la jambe et du pied lorsqu’elle est complète,
  • Elle est « traçante » et irradiante; on peut montrer le trajet avec un doigt,
  • Elle est augmentée par l’élévation de la jambe tendue.

C’est d’ailleurs ce dernier symptôme qui est souvent utilisé pour faire le diagnostic clinique. On appelle cela le « test de Lasègue ». Le médecin vous allonge sur le dos et vous lève la jambe tendue, ce qui déclenche ou accentue la douleur irradiante dans les cas de sciatique.

Mais une compression du nerf sciatique peut également engendrer des symptômes moteurs. Dans ce cas, les muscles qui sont innervés par le nerf sciatique répondent moins bien jusqu’à parfois provoquer une paralysie. On parle alors de « sciatique paralysante ».

Les premiers tests cliniques pour observer une éventuelle paralysie sont simples : le médecin fait marcher le patient sur les pointes des deux pieds puis sur les talons. Si une faiblesse est observée, une suspicion de compression du sciatique est établie. Un examen complémentaire devra la confirmer.

Quand un doute est établi sur la compression du nerf sciatique, un électromyogramme est prescrit afin de mesurer l’éventuel perte d’influx nerveux.

Quelles sont les causes de la sciatique ?

Les causes sont multiples et sont en lien avec le trajet du nerf sciatique. En effet, la compression peut avoir lieu au niveau de plusieurs zones corporelles.

La hernie discale

Entre chaque vertèbre, il y a un disque. Ce disque est fibreux et a un rôle d’amortisseur. Quand les contraintes exercées dessus sont trop fortes dans le temps, il peut avoir tendance à se tasser et à sortir de son logement. Au début, il se déforme et fait ce qu’on appelle médicalement une « protrusion » puis quand cela s’aggrave, la déformation devient plus volumineuse : c’est la hernie discale.

Quand elle se situe entre les 2 dernières vertèbres lombaires (L4 et L5) ou entre la dernière lombaire et le sacrum (L5 et S1), elle peut pincer le nerf sciatique, qui sort de la colonne vertébrale, à proximité de ces disques.

L’examen pour diagnostiquer la hernie discale est l’IRM. Une IRM permet de visualiser le disque inter-vertébral ainsi que la compression nerveuse éventuelle.

Le canal lombaire étroit

Les racines nerveuses sortent ensuite au niveau d’un canal osseux, entre les vertèbres. A cause de l’arthrose, il peut avoir tendance à se réduire. Quand le passage n’est plus suffisamment important, le nerf est pincé. Cela peut s’observer à la radiographie et au scanner.

Le syndrome facettaire

Beaucoup moins grave, mais très douloureux quand même, le nerf sciatique peut être pincé au niveau des petites articulations latérales entre les vertèbres.

Le syndrome du piriforme

Le nerf sciatique se faufile ensuite à travers les muscles fessiers. Des tensions importantes des ces muscles, et notamment du muscle piriforme, peuvent le comprimer et déclencher la sciatalgie.

Le pincement au niveau de la jambe

Plus rare, mais qui arrive lors de chocs au niveau de la partie extérieure de la jambe, au niveau du péroné. Le nerf s’enroulant autour de la tête du péroné, un déplacement de celle-ci peut le pincer.

Comment soigner la sciatique ?

Etant donné que les causes sont multiples, les traitements vont l’être également.

La chirurgie

Lorsque la sciatique est paralysante, la chirurgie est nécessaire et doit être réalisée dans l’urgence pour libérer le nerf et éviter les séquelles motrices.

En dehors de cas précis, la chirurgie est beaucoup moins fréquente qu’il y a encore une quinzaine d’année car elle ne soulage pas systématiquement et n’exclut pas la récidive. Elle consiste à retirer la partie du disque qui comprime le nerf.

L’opération est assez simple et nécessite que très peu d’immobilisation la plupart des cas. Mais dans les cas de canal lombaire étroit, les chirurgiens orthopédistes peuvent également intervenir pour redonner de l’espace au nerf en élargissant le canal.

La kinésithérapie

Quand les douleurs sont chroniques, des séances de kinésithérapie sont souvent proposées. Elles vont avoir pour rôle de traiter les causes ; c’est à dire souvent la raideur et la faiblesse musculaire. Cela consiste en un travail d’étirements et de renforcements musculaires ciblés pour traiter la cause sur le long terme.

Il existe des kinésithérapeutes spécialisés qui font un travail de rééducation posturale pour travailler sur les causes en profondeur. Il s’agit de la méthode Mézières.

L’ostéopathie

Notamment quand il s’agit du syndrome facettaire, ou du blocage du nerf au niveau du péroné, l’ostéopathie peut soulager votre sciatique immédiatement grâce à des manipulations. Dans les autres cas, l’ostéopathe va diminuer vos douleurs en redonnant de la mobilité à votre colonne vertébrale.

Le sport

Evidemment, il est finit le temps où l’on conseillait aux personnes souffrant du dos de ne rien faire, de limiter les mouvements, de rester allongé ! On sait maintenant que le mouvement est le meilleur traitement pour les problèmes de dos et notamment la sciatique.

Bien sûr il faut choisir un sport en adéquation avec la cause de votre sciatique. Les activités physiques telles que le Yoga, Pilates, la natation sont très adaptées aux personnes souffrant du dos.

Conclusion

En conclusion, si vous souffrez de douleurs de sciatique, le mieux est de consulter vote médecin traitant. La cause est souvent bénigne et peut se régler facilement. Mais un traitement plus ciblée peut certainement éviter que les symptômes s’installent et s’aggrave.

Sources :

https://www.bmj.com/content/286/6380/1785